• Chapitre 8-Adèle

    Vendredi 12 Avril 2019

    14h00, fin des cours... Épuisant, mais voilà, enfin ce que tout le monde attend avec fatigue : les vacances ! Le dernier cour d'anglais a était particulièrement long et fatigant. Je descend les escaliers du collège rapidement et sors, entendant les cris joyeux de certains adolescents résonnant dans les escaliers. 
    Le ciel est d'un bleu parfait, pas un nuage pour cacher sa beauté. Le soleil éclate, luminant. Je marche, appuis sur le bouton métallique usé et tire la porte du portail. Je marche alors et patiente au côté de la route. Des adolescents courent, piaillent et font tout comme si la vie est devenue belle... Ce qui n'est pas mon point de vue, de loin. 
    Les voitures passent. J'attend le silence, et lorsqu'il arrive je cours de l'autre côté et continue ma marche régulière sur la place 'Préhistorique' que j'appelle désormais comme ça à cause de son décor antique.
    J'accélère et me mets à courir, le vent soulevant mes cheveux raides. Malgré cet instant de liberté débordante, je sens toujours le poids énorme de mon sac. Foutu sac. J'avais failli croire qu'un instant de ma vie était beau. Je ralenti, et pense au livre que j'avais lu récemment : Les optimistes meurent toujours en premier *. Un livre magnifique qui m'avait montré que certaines personnes avaient la vie bien plus dure. C'est pour cela, que quand j'y pense, je souris à mon existence. Oui, car je ne pouvais pas me permettre de pleurer mon existence, alors que certains avaient une vie monstrueuse et suicidaire.
    Rond point ! Fini de parler de mon avis, la réalité m'appelle. Je cours de l'autre côté et arrive au magasin. C'est un magasin vieux, dégradé où ma mère travaille. Il y a une bannière blanche - où est écrit " Librairie " en capitale bleu cyan - au dessus de la vitrine. Je pousse la porte et une clochette sonne au dessus de ma tête. L'habitude m'empêche de regarder au dessus de moi. Ma mère est là, derrière le banquet, ses cheveux bruns mi longs entourant son visage mince et ses yeux, d'habitude pétillants, fatigués. Elle porte alors une robe bleu turquoise, et un collier d'or simple, avec un écriteau 'Joker' dessus en rose pâle.

    Une file de clients râlant, des chiens aboyant, des enfants pleurnichant en tirant la manche de leur mère pour les persuader d'acheter un livre. L'habitude...
    Je pousse les clients, ennuyée par leur attitude rabat-joie. Ils rouspètent et commencent à s'exclamer. Des "Mal élevée !" fusent de ci, de là. Et je vois le visage de ma mère se décomposer.
    "Salut maman, tu as besoin d'aide ?"
    "Non non t'inquiète pas."
    "Je vois bien que t'es crevée, je range les livres, comme d'hab' ".
    Elle proteste, mais bon. J'allais pas la laisser là succomber aux râlements des clients. Je repousse la file, qui cette fois, s'écarte.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :